La fin d'un Wwoof, le début d'un wo... ah, beh non en faite.

Pupu Springs!

Hydro Pupu!

Labyrinthe Rock!

La grove!

Lookout Grove

Ou est Charlie?

            Notre dernier jour chez Kelcey arrive enfin. Un wwoof plutôt sympathique où, malgré une chambre pourrikiki on était vraiment pas trop mal.
Petit pincement au cœur en se disant que demain matin, on quitte Golden bay après une grass’ mat’ bien mérité…
            Ou pas.
            Rappelons qu’on est toujours en Nouvelle Zélande, le pays où tu te fait réveiller à 8 heures parce qu’une moutonne qui accouche à besoin d’aide…

             Après ce petit réveil matin traditionnel, direction Pupu Springs, l’une des eaux les plus claires du monde, pour finir notre tour Golden Bay.  C’est beau, voilà, j’ai mangé une pomme.

            Direction donc, notre wwoof numéro 10, à Motueka, dans un café, qui fait aussi boulangerie, qui fait aussi vente de fruits et légumes bio, qui fait aussi fabrication de petit mobilier pour enfant en bois, qui fait aussi micro onde et qui donne l’heure.
Ca promet autre chose que du boulot dans le jardin…

HA
      HA
            HA.

              Je, me, gausse.

              On tombe sur un brave homme, le proprio’, qui nous fait faire le tour de la propriété, en nous expliquant ses opinions Qi Gongesque, que tout est énergie, qu’il ne faut pas juger les gens aux apparences, que si on veux un truc très fort, les énergies du monde se mettent en place pour réaliser nos rêves, qu’ici tout est bio, qu’ils recyclent à mort, et que quand ils on construit tout ça au début ils n’avaient pas un sous mais que maintenant ça marche. Qu’on va l’aider dans la fabrique de bois, et qu’il n’y a jamais de blessé car tous les matins on fait des exercices de Qi Gong et que tout les wwoofers repartent d’ici en sachant ce qu’ils vont faire de leur vie.
             Ok.
             J’ai l’air de juger comme ça, à vous monter le truc de manière un chouilla sarcastique, mais ça aurait pu être intéressant.
            Ca aurait pu.

             L’ennui ? C’est qu’on prend des gens pour des cons dans 70 % des Wwoof, et que celui là tout seul cumule 50%.

             Le logement n’est pas insalubre, puisqu’à mes yeux il ne peut prétendre à être autre chose qu’une décharge, et qu’une décharge ne peut être insalubre.
             L’accommodation Wwoofer se compose de 4 pièces (Ouhaaaa, palaaaace) La première, qui fait salon et dortoir.
             Le coin salon  est pourvu de quelques fauteuils sur lesquels tu t’assied pas si t’as pas envi de devoir brûler tes fringues et/ou de te prendre un ressors dans le popotin.
             Le sol est en béton nu, et si tu n’as pas envi de devoir désinfecter tes pieds pendant les milles prochaines années, tu ne marche pas pied nu. D’ailleurs, si tu marche avec des pompes dessus, tu les brûlera.
            La crasse fait des petits monticules dans les coins, VERIDIQUE, de plusieurs centimètres, et des papiers d’emballages and co.
            Les lits ? Oui, puisqu’il faut en plus, partager cette porcherie avec plusieurs personnes araignes et rats et cafards (ça peux aller jusqu'à 8, pour le moment, chaaaance, il n’y a qu’un mec dans la piaule. Intimité ? Zéro.) Les lits donc, en mode jumeaux, et les matelas ressemblent sérieusement à ceux qu’on voit dans les films d’horreur dans une cave, avec une personne attaché dessus depuis des mois sans sceaux pour faire ses petits besoin. Ils sont jaunis par je ne sais et ne veux savoir quoi. Du genre, le vieux matelas à ressort.
            Les draps ? Non.
            Les toilettes sont propres, oui, puisque ce sont les même toilettes qu’utilisent les clients du café, au fond de la cours. Pipi dans la nuit tu oubliera.
             La salle de bain… la salle de bain… je ne pensais pas possible que la crasse, les cheveux, les poils, les insectes morts, puissent être en si grande quantité dans un évier et dans une douche. Et en prime, tu doit sortir dehors pour l’atteindre…
            La cuisine est dans le même genre, et en prime, tu dois cuisiner pour toi, avec les restes du café et des invendus en fruit et légume. Et le tout, mes amis, pour 6 heures par jour !

On ne fait vraiment pas nos chochottes, on a dormis dans endroits miteux, on a accepté, même, de bosser pour avoir le droit de dormir dans ces endroits miteux. Mais là, c’est juste pas possible sérieusement de faire venir des gens pour travailler 6 heures sans leur faire à manger et les faire dormir dans un taudis pareil.
          Ta belle philosophie de la vie, tu te la care au cul mon gros.

           On est énervé, on est fatigué de se faire prendre pour des gros pigeons comme ça.
Après avoir pleurer un bon coup de rage, je vais dire au mec qu’on se casse. Fin de la discussion, on est pas venu à l’autre bout du monde pour être des esclaves, pour faire des choses qu’on ne veux pas faire, pour rester dans des endroits qui nous foutent la gerbe.

              Le wwoof ça part d’une très bonne initiative, c’est sencé être un échange de bon procédé.
              Le soucis, c’est qu’une grosse majorité des gens se disent «  cool, des ptits jeunes avec pas beaucoup de sous qui n’oserons pas dire non quand je leur demanderais de faire le sale boulot que JE ne veux pas faire, des petits jeunes qui ne râlerons pas si  leur lit est plein de cafard, cool, profitons des faiblesses des autres, badigeonnons ça de bonnes intentions bio, écolos, la planète est mon amie, je fais du yoga et je suis tolérent, ils ne verrons pas que je les encules à sec au papier de verre. »

             Voilà ce que c’est le wwoof , dans une grande majorité des cas. Et on a eu un bol infinis de tomber sur des gens géniaux, dans des lits propres, car je suis sure que la plupart des wwoofer n’ont pas cette chance.
            En même temps, si c’est des sales hippies de mes deux qui aiment la crasse parce que c’est naturel et qui aiment faire le sale boulot sans se poser de question, qu’ils y restent, dans leurs décharges !

              Oui, on est énérvés !

             Mais oui, putain, c’est bon de filer de là, c’est bon de dire non, c’est bon d’être libre, de prendre conscience que, merde, on est la pour PROFITER. Se faire chier, être malheureux, avoir des raisons de se plaindres, on aura tout le temps de le faire à la maison si l’on veux.

             Pour le moment, on est à l’autre bout du monde, est c’est pas des sales gros pignoufs profiteurs, et lâches, et feignants, et hypocrites, et moches, qui vont nous gâcher ce voyage.


                Et toc !
             
 *Ca fait beaucoup de grossierté pour un seul article et je m’excuse auprès des yeux les plus chastes, mais dites vous que même avec toute cette salissure de mot, vous n’atteignez pas un millième de la salissure des lieux. *