Jour 41 : « You should not pa… » Ta gueule Gandalf ! Parc national du Gros Morne here we are !

La muse tristesse  est la, demain on quitte Terre Neuve, c'est le moment de vous emmener au Gros Morne.

C'était un peu beaucoup le point culminant de notre première boucle de ce roadtrip Canadien.

Ça a plutôt mal commencé puisqu'en arrivant on apprend que LA vue qui clairement nous a appâté ici… n'est accessible que par une rando de 4 jour qu'il faut faire avec un guide ( très) payant…

Pas grave, on verra toujours la cascade de malade qui tombe d'une falaise ! Enfaite non… celle la y'a même aucun sentier ou bateau qui y va. 

Bon… va-t-on finir par passer le point culminant de notre voyage à regarder une énième forêt ?

Non ma bonne dame… ne s'appelle pas le Gros Morne qui veux !

Dès notre arrivé, en fin d'après-midi, on part pour les Tablelands, 4 km de sentier lunaire où l'on marche sur le manteau terrestre. Il pleut et le vent donne l'impression de vouloir te décoller la peau du visage, mais c'est pas grave, passé la fin du sentier on continue un brin pour se retrouver entre ces géants de rocaille jaunâtre qui viennent du fond des âges. La pluie se lève, et on a du mal à se croire encore au Canada. Houston, elle est où la base de nazi hors du temps ?

Les routes dans le parc valent aussi le détour entre plat verre et montagne toute rondes, entre mer turquoise et falaise menaçantes , c'est beau, bla-bla-bla, on passe la nuit à Trout river au dessus de l'océan et derrière un cimetière bla-bla-bla il pleut bla-bla-bla.

Lendemain, misère, une pluie torrentielle nous réveille. Le Gros Morne nous la joue fjordland de NZ…Ouéééé joie dans les chaumières…

Pi finalement, l'été vient kiker sa gueule à l'automne et c'est partie pour la deuxième rando : Green Garden. Qui devrait plutôt s'appeler DarkSoul Garden, parce qu'on a fait la version «  prepare to die »…

Je m'explique… 

La Green Garden qui passe à travers plusieurs végétations différentes pour se terminer sur une plage encadrée de falaises où on peux aller jouer dans une sea cave fait 9 km aller retour MAIS n'est pas une loop. Elle a dû l'être un temps car le sentier Wallace Brook démarre à sa fin pour se finir au même parking.

Problème ? Wallace Brook est fermé car plus entretenu et dangereux à cause de l'érosion.

Réel problème ? On a le syndrome du «  je-prefere-manger-de-la-vegemite-plutôt-que-de-rebrousser-chemin »

( syndrome encore mal reconnu mais pourtant dangereux et incurable. Vous pouvez faire vos dons à MourirDebilement.org)

C'est donc après 16 km, 7 heures de marche, 24 «  t'es sur que c'est par là ?», 45  «  AAAAAAAH putain y'a un truc sous les fougères qui à bougé !!! » , 13 «  Me dis pas que ça descend pour remonter ENCORE ?! » 2 «  t'es sérieux faut la traverser à gué ? », 12 «  pourquoi l'escalier il est à l'envers ? », 34 «  j'en ai marre des fougères qui me chatouille les narines » et enfin 145 « j'en ai maaaaaaaaaaaaaarre » qu'on finit enfin par revoir Kodiak, qui n'a jamais scintillé autant.

Maintenant que c'était hier, je vous dirais que c'était quand même super cool et qu'on a vu des belles choses. Hier, j'aurais supplié pour qu'on fasse affréter un hélico avec des plaids et du saucisson à l'intérieur.

Le soir on dort à deux mètres d'une mer déchaîné à Norris Point.

Et le lendemain, la fiotte qui est en nous obtient gain de cause : Tour de bateau dans LE fameux Western Brook pond, avec seulement trois kilomètres de plat pour atteindre l'embarcadère.

Des falaises carrés qui culminent à plus de 700 mètres qui s'écrasent dans une eau tellement pure qu'elle ne conduit pas l'électricité. C'est dingue, c'est beau, ça mouille, à la fin des deux heures on a même le droit à un mini concert de musique du coin.

Et on fini la journée à Arches provincial park, couché de soleil sur une plage de dingue.

La mélancolie me prend ça y est, on reverra pas la mer de si tôt… c'est la fin de cette boucle dans ma tête et je déteste les fins.

Terre Neuve je te quitte à regret. C'est sûrement mieux que de te quitter par lassitude. Ici il y a des goûts de Nouvelle Zélande, et le roadtrip tiré au tripes revient naturellement.

Les plus belle histoires sont souvent celles qui n'ont pas le temps de finir mal, celles qui ont eu la puissance d'un instant et qui se finissent en «  Et si … » plutôt qu'en « Adieu ».

Bisous Terre Neuve, et à bientôt.