Jour 48 : Bruce peninsula, le paradis du bloc, avec ou sans pluie.

Après quelques heures de désintox’ ( fallait bien ça après Niagara même si je ne suis pas certaine qu’on finisse par récupérer un jour totalement nos cerveaux.)direction le gros intérêt de ces 10premiers jours en Ontario : La Bruce Peninsula.

C’est un morceau de l’Ontario entouré par le lac Huron qui lui aussi à carrément des allures de mer, sauf que là c’est la mer turquoise avec des paysages d’îles paradisiaques. On y trouve sûrement l’endroit le plus pittoresque de la Bruce Trail, la plus longue du Canada qui va de Niagara à Tobermory, 885 km. Sans les sapins on finirait par se croire ailleurs qu’au Canada.

Le soucis de la péninsule c’est que c’est magnifique en plein soleil.

Mais il a plu.

Le premier jour à donc était consacré à la visite de la bibliothèque de Owen Sound. 

Détour obligatoire dans votre vie. Oubliez tout le reste, foncez y.

Le deuxième jour, toujours sous la pluie, on a failli y retourner tant notre visite d’hier avait chamboulé nos esprits. Mais les raisonnables que nous sommes ont préférés couper court à cette addiction naissante. Niagara n’était pas loin, on avait assez donné dans les drogues dures pour les prochaines années.

C’est donc d’un pas décidé qu’on se dirige vers les Indian Falls, petite ballade dans la forêt  menant à une petite cascade. Sous la pluie. 

On est toujours dans les parages de l’escarpement de Niagara, une espèce de grosse faille qui part de l’eau jusqu’à après les chutes. Du coup par ici c’est de la falaise qui tombe à pique, des gros blocs de roche pancakes à gogo et les Indian Falls sont dans la ligné. Pas bien grandes mais taillées toutes droites.

Sur le retour on se prend la pluie alors qu'on marche dans le court d'eau sur des dalles de rocher énormes et toutes douces.

Aujourd'hui c'est la déprime du manque de vitamine D, mais on se dirige quand même vers les Bruce caves. 

Là dans une forêt digne de Fangore ou tu t'attend à voir sortir des lutins de partout ou autres bestioles maléfiques de derrière les racines, on s'amuse à grimper et sauter les cailloux. Les grottes en elles même sont moyennes mais la forêt avec ses arbres tous tordus et ses énormes rochers recouvert de mousse valent le détour. 

C'est vraiment joli mais sous le crachin et la grisaille l'ambiance grise persiste.

Soleil bordel, revient!

On est bien peu de chose sans lumière.

Et je ne parle pas de l'odeur de chien mouillé dans le van...

Voilà bien un des inconvénients d'un roadtrip, t'as pas d'endroit pour sécher facilement tes fringues.

Après un repas riz/ haricot/ sauce tomate/ restes ( gastronomie mon amour) direction Lion's head.

On y retrouve de la forêt-terrain-de-jeux avec en prime des falaises vertigineuses, une vue magnifique bien que grise et une plage de galet blanc où l'on croise une salamandre choupi. On joue à faire des ricochets dans l'eau, Poupou va même tester le temps qu'il faut à un corps pour geler dans le lac, bref la vie est douce bien que teintée de mélancolie.

Au final on aura fait à peu près 10 km de marche, grimpette ect aujourd'hui.

Le soir, bien au chaud à matter des séries, visite impromptue...

Toc toc toc

" Northern police, are you camping here ?"

Shit. Y'avait pourtant aucun panneau...

Oui mais voilà c'est interdit de dormir dans sa voiture sur la péninsule.

Ah.

Fallait bien que ça finisse par nous arriver.

Rappelez moi d'apprendre le code civil de chaque municipalité ou l'on passe la prochaine fois. De nombreuses palpitantes heures de lectures en perspective.

Après s'être excusé plusieurs fois de nous avoir dérangé( Canadians.), on écope d'un avertissement à mettre sur le pare brise. On peu finir la nuit ici mais demain faudra trouver un camping.

D'après l'avertissement, on habite Stresbrook. Pas sûr qu'il nous retrouve...