Jour 51: Saskatchewan.



Parlons ventre mou du Canada .

Long’tario ( merci Danny pour le surnom c’est parfait !) : passé la Bruce Peninsula c’est platplat.

Le Manitoba : on avait prévu d’y passer en traversant le mur du son,Winnipeg nous aura encourager à passer à la vitesse de la lumière ( grâce à son fabuleux lavomatic sortie de je sais pas où mais pas d’où il faut.)
Soyons pas si vache, à Winnipeg on à mangé une super pizza dans un resto super chouette, 10 point pour Winnipeg !
Sinon, champs, champs, plat, plat, à perte de vue…




Et nous voilà  après quelques trop longs jour dans le Saskatchewan.
Là, l’article risque de devenir un peu What The Fuck  parce que autant vous prévenir, le Saskatchewan, ça a eu sur moi un effet méditatif, pas loin d’une prise de drogue, ou d’un manque de saucisson. Ton esprit divague et pas forcément dans le bon sens et tu part bien trop loin pour que ça soit honnête tout ço.
À se demander si y’a pas des résidus de champi dans l’air.


Le Saskatchewan ( déjà le nom est trop cool, ça sonne bien, comme pumpkins.)
C’est géométrique.
Vous vous rappelez de vos cours d’art plastique où vous appreniez à faire vos perspectives ? Ligne droite d’horizon coupant votre feuille en deux. Un point en son centre ou toutes les autres lignes se rejoingnent.
Le Saskatchewan c’est ça aussi, trois lignes. L’horizon et au milieu la route qui forme un triangle.
Simple. Clair. Net. Précis. Mathématique.

Le Saskatchewan c’est la province de la faille spacio-temporelle.
Outre le décors sortie tout droit d’un texas des années cowboy, tu peux y croiser, après avoir roulé sur des centaines de kilomètres sans croiser âmes qui vivent, un camp sortie de nulle part abritant des caravanes énormes et leurs voitures à chevaux.
Ce jour là à Big Beaver, concours de rodéo.
Festival de la Santiag, du chapeau de cowboy, de la chemise à manche longue et du jeans.
J’deconne pas.
On ressemble à des visiteurs du futur à déambuler entre ses gens tout droit sortie de Walnut grove. Ils montent à cheval comme ils respirent, y’a des vraies vachettes dans des enclos en rondins de bois, et autant de canassons que d’humains.
J’ai peur de sortir mon téléphone portable et de passer pour une alien et de foutre en l’aires Time Line du monde.

Direction Grassland national parc pour remonter encore plus dans le temps.
Bienvenue dans les Badlands, pays des dinosaures ( un des endroits au Canada où l’on trouve le plus de fossiles.)
Le paysage est dingue. C’est le désert. Avec des collines au formes étranges.

Tout est beiges/jaunes/sec.
Tout craque sous le pied.
Tout vient d’ailleurs.
La nuit, après le silence de mort de la journée, c’est un concerto pour la lune. Une cacophonie sauvage de sauterelle, cigales, insectes, oiseaux de nuit avec pour choristes les coyotes.
Wild.


Dans le parc national des prairies, histoire de continuer à nous prendre pour des cowboys, on a vu des bisons en liberté, des colonies de chiens de prairie, et fui en lisant les panneaux qui précise qu’on pouvait aussi y trouver des serpents à sonnettes et…des veuves noirs.
Amis des araignées bonjour.
Pour compléter le tableau, herbe jaune sèches, cactus, rocaille, et mirages ou presque ( est ce un saucisson la bas au loin ?!).
Je rêve d’un arbre. Et d’ombre.
Après une journée en plein cagnard à faire du partage de casquette, la meilleure glace de ma vie : un mister freeze.
Joie.
Dessèchement.
Insolation.









Aller comprendre pourquoi les premières nations du Canada s’étaient installés ici. Aller comprendre ce qui à pousser des générations d’intrepides colons à rester là.
Les grands pâturages assurément…m’enfin tout d’meme…
Dans un de nos arrêts pic nique, on rencontre un vieux bonhomme, aux yeux bleu perçant et au visage aussi vieux que la poussière de la région.
Il est arrivé d’Allemagne y’a une trentaine d’années de ça, et n’est  jamais repartie.
Là où l’on mange, c’est l’endroit d’une ancienne école.
L’aéroport ne dessert plus.

Le Saskatchewan, c’est la mort. Tu roule des kilomètres sans avoir la sensation d'avancer.
Tu roule vers nulle part.
Et tu es seul, immensément seul.
Il n’y a que la chaleur etouffante et cette infinis ligne droite comme partenaire de voyage.
Les moustiques suceurs de vie y sont remplacés par les mouches gastronomes de la mort.

Personne.
Le Saskatchewan est magnifique et angoissant. La vie semble l’avoir déserté, en témoigne les innombrables maisons abandonnés.
Le néant. La solitude. La chaleur. Le Saskatchewan me fait penser à un purgatoire éternel  infinis et grandiose.
Nous sommes seuls en enfer.



Le premier jour des plaines du t’étonne de la platitude du coin.
Le deuxième jour tu te moques des rednecks vivant ici.
Le troisième jour tu t’emerveille de ce paysage poétiquement désertique.
Le quatrième jour tu commence à avoir besoin d’ombre.
Le cinquième jour tu t’inquiète de ne jamais en sortir.
Le sixième jours tu angoisse à l’idée de mourir ici.
Le septième jour, tu commence à délirer et tu pense que tu est mort dans un crash s’en t’en rendre compte. 
Le huitième jour, tu recroise un arbre et ton cœur fait un bond.








On est sortie des grandes pleine, on est en vie.



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