Jour 56: Kelowna ou le syndrôme de la grenouille.

Pause.

                         J'irais pas jusqu'à dire qu'on en avait vraiment besoin mais d'une certaine manière, ça nous a fait du bien. 

D'avoir une douche par jour, des toilettes propres, du wifi, et de pas se poser la question de "on fait quoi aujourd'hui?" parce-que, ce mois à Kelowna, on a eu de quoi faire. (Pause culture. Kelowna c'est la deuxième ville du BC après Vancouver. Elle est niché entre des collines jaunes et sèches au bord de l'énorme lac Okanagan où parait-il on trouve le légendaire Ogopogo (le cousin de Nessy par alliance du troisième mariage de sa mère en passant par l'oncle du Crétacé, deuxième porte à droite.)- ceci était une parenthèse dans une parenthèse. Parentheseception. Je vous perd? Reprenons.-) )

                          On était là pour aider Alicia et Gabe à ouvrir et fignoler leur escape room, un projet plutôt cool en soit. C'était bien cool pendant un mois de reposer nos pattes et nos cerveaux embrouillés par le doute et la lassitude pour occuper à la place nos mains et nos bras.

Casser des murs, faire de la peinture, fabriquer des trucs chelou de torture, construire un spaceship, ce genre de truc, mine de rien, ça occupe bien. On agrémente ça de soirées ciné, de restos, d'escalade et de petites ballades et ça donne les 4 dernières semaines.

                         Oui mais voila, on connait tous le syndrôme de la grenouille dans l'eau bouillante.

Mettez la dans la casserole déjâ chaude, elle sautera illico hors de l'eau.

Mais si vous lui faites croire qu'elle prend un bain et qu'au fur et à mesure vous augmentez la température… elle  finira toute cuite.

Dead.

Beh le "confort" c'est un peu ça. 

Tu t'en rend pas compte, et tu finis 30 ans plus tard avec un prêt jusqu'à ta mort pour une baraque que tu trouve même pas belle dans un coin paumé, des mouflets casses-couilles qui te sucent ton énergie et ton argent à faire des études à la con pour finir chômeurs, une moitié qui finit par oublier les règles de base et qui laisse la porte ouverte quand elle fait caca, et un job dans lequel tu t'ennui et où tes collègues sont aussi gris que toi, mais c'est pas grave c'est un CDI, c'est "confort".

Et j'exagère à peine.

                   Ce que j'essaye de vous dire c'est qu'à être "confort" juste ce qu'il faut sans être ultra giga bien, on oublie.

On oublie de ce bouger, on oublie que se forcer ça a du bon, on oublie qu'on avait des rêves, et surtout surtout… on oublie d'essayer de les réaliser.

Et puis on accepte tout. On trouve des excuses et on se persuade que "c'est pas si pire". Et bam, c'est déjà la fin, et on meurt, plein de regrets.

Moi, extreme?! Naaaaan. Never.

                  Bref, tout ça pour dire qu'il fallait bien qu'on reparte. 

Déjà, parce-que ça démangeait ma boussole interne de plus bouger et découvrir et puis aussi parce-que en un mois, j'ai rien foutu des projets que j'avais "pour-quand-on-se-posera"

Genre, cet article minable, je vous l'écris une semaine après qu'on soit reparti, dans le van, depuis Port Renfrew sur l'Ile de Vancouver… plus exactement Kelowna donc.

Et puis surtout bordel, on est partie avec l'objectif d'arriver à l'Ouest, et qu'il nous reste encore la Colombie Britannique à découvrir!

Alors zou! On se bouge! On ouvre grand ces yeux! C'est la dernière ligne de notre roadtrip! On a passé la barre des un an loin de chez nous.

Alors Kelowna, c'était une pause sympa, et ça nous a redonner un peu d'énergie pour la suite!

Gabe et Alicia, on vous attend à Strasbourg pour vous faire découvrir la France!

Mont Knox, avec Kelowna en contrebas et le Lac Okanagan.

Ma nouvelle passion? Les noms de voies d'escalade.

Jordane, cet homme souple et gracieux.

So…  Les copains, Ca vous dit un tour dans le BC?